Alliance Agraire
20. février 2019

Mise en consultation de la PA 2022+ – Prise de position de l’Alliance Agraire

La PA 2022 pourrait devenir un programme de transition vers plus de responsabilité individuelle et plus de dynamisme. Cela permettrait de guérir les sols, le marché et le climat avec plus de responsabilité. Afin que les agricultrices et agriculteurs ne se voient pas en tant que problème, mais faisant partie de la solution.

Prise de position de l’Alliance Agrarire février 2019

L’agriculture suisse a besoin de davantage de valeur ajoutée sur le marché, de coûts réduits et d’une différenciation dans le contexte international. Et le climat, les sols, l’environnement, le bien-être des animaux ainsi que la diversité végétale doivent être sauvegardés. La PA 2022+ devrait lancer un programme qui responsabilise également les partenaires du marché des secteurs en amont et en aval. Mais les propositions du Conseil fédéral ne répondent pas encore à cette exigence. La problématique des antibiotiques ou les excès d’ammoniac ne sont que peu abordés et la vision considérant les terres agricoles suisses comme puits de CO2 favorables au climat n’est pas suffisamment développée. Des outils efficaces tels que les taxes d’incitation sur les pesticides demandées par l’Alliance Agraire ne sont pas mentionnés.

Des aspects positifs comme l’introduction d’une contribution à l’exploitation, des prestations écologiques requises plus efficaces (interdiction d’utiliser des pesticides avec des risques environnementaux accrus), des améliorations structurelles plus durables et une attention plus marquée portée à la qualité des sols, sont toutefois nombreux dans le projet mis en consultation par le Conseil fédéral. Ils doivent être renforcés. L’Alliance Agraire demande de tester, entre 2019 et 2021 et au-delà, des modèles qui renforcent la responsabilité des exploitants et qui leur en donnent également plus. Davantage de responsabilité et de confiance simplifie également les processus. Les organisations du secteur et attribuant les labels doivent être le moteur de cette évolution. Assumer ses responsabilités signifie : les exploitations ou les secteurs s’engagent à atteindre les objectifs en contrepartie des paiements directs.

Nous considérons de manière pragmatique la PA 2022 comme un programme de transition vers davantage de responsabilité individuelle. La combinaison des incitations ou dissuasions étatiques et des effets « pull » des marchés doit toujours plus se renforcer grâce à la PA 22ff. Premièrement, les promesses de base, comme par exemple celles de l’économie laitière suisse ou des grandes cultures, facilitées par la recherche, le conseil, les améliorations de structure ou les programmes de recherches, peuvent permettre à l’industrie agroalimentaire de prendre une place de leader en termes de durabilité dans le contexte international. Deuxièmement, des systèmes de production durables et axés sur le marché (notamment Bio, IP) peuvent apporter de l’innovation, créer une différenciation et générer des plus-values jusqu’au point de vente en Suisse et à l’étranger.